Quelles Solutions Pour en Finir Avec Le Carnage en Iran ?

Le duo formé par Ali Khamenei et Ebrahim Raïssi surnommé le « bourreau du massacre des prisonniers politiques en 1988 », respectivement le guide suprême et le président actuel de la République islamique d’Iran, résume à lui seul comment le pays, sous la houlette satanique de ceux qui le gouvernent depuis bientôt 44 ans, a subi une répression presque unique en son genre dans les temps modernes.

Par Marie Moirand

Kian Pirfalak, un enfant iranien de neuf ans, tué par balle dans la ville d'Izeh le 16 novembre 2022.
Kian Pirfalak, un enfant iranien de neuf ans, tué par balle dans la ville d’Izeh le 16 novembre 2022.

Répression

Il s’agit notamment de

  • la répression de la liberté d’expression et de conscience
  • l’emprisonnement,
  • la torture
  • les parodies de procès
  • la pratique des aveux forcés télévisés de prisonniers diffusés par les médias publics iraniens
  • le massacre de 30,000 prisonniers politiques en été 1988
  • l’assassinat d’opposants
  • l’exécution des adolescents
  • les restrictions imposées aux femmes
  • l’imposition d’exigences vestimentaires visant surtout les femmes (le port du hidjab)
  • les prélèvements forcés d’organes sur des condamnés à mort
  • les peines de lapidation
  • d’amputation
  • d’énucléation et de flagellation
  • la mise en place de la loi du talion
  • la violation des droits de l’enfant (le travail des enfants, l’enrôlement des enfants, l’utilisation d’enfants pour la vente de stupéfiants … )
  • le meurtre des koulbars (porteurs de marchandises transfronatalières)
  • la production
  • l’installation et l’utilisation des mines antipersonnel en Iran
  • les dépenses démesurées pour son expansionnisme régional
  • la corruption endémique …

Le Monde Silencieux

Tous ces crimes et atrocités ont été tolérés par les plus grandes puissances du monde surtout depuis la première présidence de Mohammad Khatami présenté comme le chef de fil des réformateurs, prônant une société libre et tolérante, osant faire face aux radicaux.

N’oublions pas que bon nombre d’attentats et de crimes comme les attentats dits « meurtres en série » ainsi que la répression violente du soulèvement des étudiants et l’attaque mortelle des forces de sécurité à un dortoir des étudiants de Téhéran en juillet 1999 ont été commis sous la présidence de Mohammad Khatami, surnommé le « président modéré », le « président philosophe » ou le prometteur de la « réconciliation de l’Iran révolutionnaire islamique avec l’Iran tout court : l’empire des savants, des poètes et des architectes » dans les médias occidentaux.

Les autorités occidentales avaient mis leur espoir dans les conflits et les tensions entre les deux prétendues factions « modérées » ou « réformatrices » et « conservatrices », « ultraconservatrices » ou « radicales ». Néanmoins, la réalité était et l’est toujours tout autre.

D’une part, l’élection iranienne était une farce, d’autre part, la seule différence entre tous les membres et les partisans de ces factions résidait dans le fait qu’ils proposaient des solutions différentes pour maintenir le même genre de régime, le même système. En un mot, les « modérées » ou « réformatrices » et les « conservatrices », « ultraconservatrices » ou « radicales » sont les deux faces d’une même pièce.

L’atroce répression des manifestations récentes du peuple iranien survenues à la suite du meurtre de la jeune Jina Mahsa Amini par la police des mœurs pour « mauvais port du voile » démontre encore une fois que ce régime homicide et infanticide ne connaît que le langage de la force, de la violence et de la terreur.

En effet, le temps de l’adoption des sanctions, de l’expression de la profonde inquiétude et de la condamnation avec la plus grande fermeté est déjà révolu. L’ampleur du soulèvement populaire et la férocité du régime exigent des réactions sérieuses de la part de la communauté internationale surtout de la part des autorités occidentales.

Il est indispensable qu’elles adoptent une position ferme vis-à-vis du fascisme religieux au pouvoir, tout en refusant de soutenir un plan qui lui permettrait de se maintenir.

Le Carnage en Iran

Ainsi, il nous semble que les seules solutions envisageables pour mettre définitivement un terme à un carnage qui dure depuis plusieurs décennies seraient :

  • de rompre le silence, de ne faire aucune concession au régime
  • d’inscrire l’ensemble des Gardiens de la révolution islamique à la liste des entités terroristes
  • de rompre toutes les relations diplomatiques avec la dictature sanguinaire des Mollahs et d’expulser ses ambassadeurs et ses agents
  • de divulguer publiquement le contenu du cahier vert d’Assadollah Assadi. Dans ce cahier, figurent les noms de plus d’une centaine d’agents secrets du large réseau de renseignement du régime en Europe. Ces individus doivent être expulsés et subir les conséquences de leurs tâches subalternes.

Pour finir, nous nous demandons s’il est légitime que les dirigeants occidentaux insistent toujours sur leur « attachement à la liberté de manifester pacifiquement » contre un régime qui réprime et exécute « aveuglement » ?

N’est-il pas encore temps pour qu’ils reconnaissent le droit à la légitime défense du peuple iranien face à la répression sanglante menée par les forces du régime ? Faut-il encore combien de victimes pour satisfaire l’appétit de ce Mal incarné ?

Note : Assadollah Assadi est un diplomate du régime des mollahs condamné à 20 ans de prison en Belgique pour avoir organisé un projet d’attentat à la bombe contre des milliers de participants au Sommet mondial pour un Iran libre du Conseil national de la résistance iranienne à Villepinte en France en 2018.

Il était aussi à la tête d’un réseau d’espionnage et de terrorisme du régime en Europe.

Editor’s Note: Iran news for our French-speaking readers, by special request.